Rédigé par Faith Galgalo
Traduit par Iasmina Stoian
Le profil du pays

Située en Afrique de l’Ouest, sur la côte de l’océan Atlantique, la République du Bénin a obtenu son indépendance en 1960. Le Bénin fait partie des 15 États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un bloc régional visant à promouvoir la coopération économique entre les États membres, à élever le niveau de vie et à promouvoir le développement économique.
Système éducatif au Bénin
Le système éducatif béninois suit le modèle français, à savoir six années de primaire, quatre années de collège, trois années de lycée et trois années d’université, ce qui constitue le système 6-4-3-3 (UNESCO, 2023). Au Bénin, l’enseignement est gratuit depuis 17 ans. La disposition de la constitution relative aux droits et devoirs de l’individu, article 13, stipule que l’enseignement primaire est obligatoire et que le gouvernement doit progressivement offrir un enseignement gratuit à ses écoles (Constitution du Bénin (COB), 1990).
Problèmes de l’éducation au Bénin
La stratégie du Bénin visant à augmenter le nombre d’élèves en introduisant la gratuité de l’enseignement primaire a permis d’accroître le taux de scolarisation, qui est passé d’un taux net de 82 % en 2005, avant la gratuité de l’enseignement primaire, à 97 % en 2018, 12 ans après l’introduction de la gratuité de l’enseignement primaire (Banque mondiale, 2018).
L’augmentation rapide du nombre d’élèves au niveau de l’enseignement de base, due à la gratuité de l’enseignement, ne s’est toutefois pas traduite dans les niveaux progressifs de l’enseignement secondaire et universitaire. Selon les données de la Banque mondiale, 54 % des enfants béninois inscrits enpremière année d’école primaire atteignent finalement la dernière année d’enseignement primaire. Le faible nombre d’élèves qui accèdent à l’enseignement secondaire et universitaire a été attribué de manière significative au travail des enfants, aux mariages et grossesses précoces et à la pauvreté.
Le faible taux d’alphabétisation, qui s’élève actuellement à 46 %, est bien inférieur à celui des pays voisins, le Nigéria (62 %) et le Togo (67 %) (Banque mondiale, 2021). En 2018, le Bénin faisait partie des 10 pays les moins alphabétisés au monde (42,36). Le taux élevé d’abandon à d’autres niveaux d’éducation a entraîné une réduction du revenu national et du PIB global du pays, car les emplois occupés par des personnes moins qualifiées se traduisent par des emplois à faible revenu à l’avenir, ce qui réduit l’accès à l’innovation et le PIB. Les personnes ayant un faible niveau d’alphabétisation sont plus susceptibles d’avoir de moins bonnes opportunités d’emploi, de moins bons résultats et un revenu plus faible, car elles sont confrontées à la dépendance à l’égard de l’aide sociale et à des niveaux élevés de pauvreté dans le pays (World Literacy Foundation, 2018).
Écarts entre les sexes

Les taux élevés d’abandon scolaire sont particulièrement évidents pour les disparités entre les sexes au Bénin, où les filles sont plus nombreuses à abandonner leurs études que les garçons. Au Bénin, les écarts entre les femmes et les hommes découlent de disparités sociales structurelles qui commencent plus tôt dans la vie. Selon la Banque mondiale (Nathalie, 2022), le taux d’alphabétisation des hommes âgés de 15 à 24 ans est d’environ 55 %, tandis que le taux d’alphabétisation des femmes de la même tranche d’âge est d’environ 30 %. Seule une fille sur dix âgée de 21 à 24 ans a terminé l’école secondaire. En outre, un tiers des 20-24 ans sont mariés à l’âge de 18 ans, et 15 % sont déjà mères à l’âge de 15-19 ans (Nathalie, 2022).
En outre, le nombre moyen d’années de scolarisation au Bénin est de 3,8 ans, ce qui est inférieur à celui des pays membres de la CEDEAO, qui est de 4,2 ans en 2019 (Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, 2022).
Depuis 2015, le Bénin n’a pas encore comblé cet écart. De même, la baisse du taux d’achèvement du premier cycle du secondaire, qui est passé de 45 % en 2015 à 33 % en 2020 (Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, 2022), fait écho à la nécessité de se concentrer sur la poursuite de l’éducation et d’assurer une transition à 100 % d’un niveau d’éducation à l’autre, pour les deux sexes.
Ces écarts entre les sexes se sont répercutés sur l’ensemble de la communauté, puisque l’indice de parité entre les sexes, qui mesure les progrès accomplis par un pays vers la parité entre les sexes en matière de participation et/ou d’opportunités éducatives pour les femmes, est faible, à 0,79 % (Banque mondiale, 2022). Les jeunes filles béninoises risquent de ne pas terminer leurs études en raison des normes sociétales qui réduisent automatiquement la participation des femmes au secteur formel du Bénin. Le gouvernement a redoublé d’efforts pour veiller à ce que l’éducation des filles soit prise en compte, le Bénin ayant accepté d’introduire la Campagne de l’UA pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique, qui fait partie de l’Agenda 2030 pour le développement durable des enfants en Afrique (Forwerk, 2017).
Le travail des enfants
Au Bénin, les enfants sont soumis aux pires formes de travail des enfants, notamment dans la production de coton et de granit broyé. Les enfants effectuent également des tâches dangereuses dans le cadre du travail domestique et de la vente dans la rue. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT, 2021), 20 % des enfants de moins de 14 ans sont victimes du travail des enfants.
Les enfants sont victimes de trafic, principalement à l’intérieur du Bénin, mais aussi vers les pays voisins tels que le Gabon, le Nigeria et la République du Congo, pour le travail domestique et l’exploitation sexuelle commerciale, et pour travailler dans la vente, l’agriculture et l’extraction de pierres (OIT, 2021). Les enfants vivant dans les régions septentrionales du Bénin sont les plus vulnérables à la traite, car il s’agit d’une zone rurale. Selon l’Organisation internationale du travail, une pratique connue localement sous le nom de vidomégon (placement d’enfants) consiste à envoyer des enfants, principalement des filles, vivre dans d’autres familles pour effectuer des travaux domestiques en échange d’opportunités éducatives, ce qui, dans la plupart des cas, conduit de nombreux enfants à devenir victimes d’exploitation au travail et d’abus sexuels.
En 2013, le gouvernement a mis en œuvre une campagne nationale de sensibilisation à la lutte contre le travail des enfants et a signé un accord bipartite avec une association de travailleurs béninois pour réduire le travail des enfants grâce à une collaboration accrue (Refworld, 2021). Cette année-là, les représentants du gouvernement ont traité 62 cas de traite d’enfants et 11 cas d’exploitation du travail des enfants, ont renvoyé 23 suspects devant le système judiciaire pour des accusations de travail et de traite d’enfants, et ont fourni un abri à 173 victimes de la traite (OIT, 2021). Dans le cadre d’un autre effort visant à mettre fin au travail des enfants, le gouvernement du Bénin, par l’intermédiaire de son service des affaires sociales, a retiré 400 enfants du travail des enfants à la suite d’une inspection des services sociaux (OIT, 2021).
Absence de documentation officielle

Le gouvernement béninois offre l’enregistrement gratuit d’un nouveau-né avant 10 jours, après quoi le parent ou le tuteur doit payer 30 dollars (OIT, 2021). Les pratiques culturelles telles que l’attribution d’un nom à un bébé prennent 10 jours après la naissance, ce qui laisse peu de temps aux parents pour enregistrer leur enfant et obtenir un certificat de naissance. Dans d’autres ménages, deux enfants béninois sur dix naissent à la maison, ce qui leur donne peu ou pas d’espoir d’obtenir des documents officiels (OIT, 2021).
L’absence de documents officiels, quel que soit le pays, constitue un obstacle à l’exercice des droits fondamentaux tels que l’accès à la santé et à l’éducation. Au Bénin, 4 enfants sur 10 ne sont pas enregistrés à la naissance et ne reçoivent pas d’acte de naissance. Par conséquent, ils se voient souvent refuser le droit à l’éducation et n’ont pas accès à d’autres services essentiels, ce qui entraîne une augmentation du secteur informel et du travail des enfants.
Depuis janvier 2012, l’UNICEF a participé à la distribution de plus de 140 000 actes de naissance qui ont été retirés dans les centres d’enregistrement de l’état civil. Grâce à cette initiative, les enfants ont accès aux services auxquels ils ont droit, tels que la santé et l’éducation. Selon le HCR, un forum national sur l’état civil vise à résoudre les problèmes qui empêchent l’accès universel à l’enregistrement des naissances au Bénin (UNICEF, 2012).
Conclusion
Le Bénin est un pays avec une économie en croissance, dont les efforts tels que la gratuité de l’enseignement primaire, l’augmentation du nombre d’enseignants et des équipements, ont montré une légère augmentation, mais il est encore nécessaire que le gouvernement augmente ses efforts pour assurer une transition de 100% à tous les niveaux de l’éducation dans les deux sexes, ce qui augmentera le taux d’alphabétisation, et éventuellement la situation économique pour améliorer la vie du peuple béninois.
Quelques recommandations seraient d’augmenter les dépenses du gouvernement dans le secteur de l’éducation, en particulier en suivant le plan quinquennal du gouvernement à travers son programme d’action qui a commencé en 2021-2026, qui vise à accroître le développement dans divers secteurs du gouvernement tels que les défis de l’éducation, les défis du développement et les défis économiques. Le gouvernement doit également redoubler d’efforts pour s’assurer qu’aucun enfant n’est laissé pour compte en raison du manque d’identification, du travail des enfants et des mariages précoces. Le gouvernement et les acteurs de l’éducation doivent encourager les communautés, en particulier dans les zones rurales, à considérer l’éducation comme un atout et, grâce à elle, toute une communauté bénéficie de nouvelles idées, de leaders et d’un niveau de vie plus élevé. Grâce à cela, le taux d’alphabétisation du Bénin augmentera, ce qui permettra à la main-d’œuvre béninoise, qui dépend essentiellement de l’agriculture, de s’étendre à d’autres secteurs tels que la technologie et les services professionnels et commerciaux, et donc d’augmenter le PIB du Bénin.
Références:
- Constitution of Benin (1990) Art 13, Compulsory Education
- Forwerk, (2017) Borgen Magazine: Government Officials and Individuals Fight for Girls’ Education in Benin https://www.borgenmagazine.com/girls-education-in-benin/
- International Labor Organization (ILO) (2021) 2021 Findings on the Worst Forms of Child Labor: Benin
- Nathalie (2022) Empower HER! Supporting Gender Reforms in Benin with Development Policy Financing: Gender gaps start early in life and are multi-faceted https://blogs.worldbank.org/nasikiliza/empower-her-supporting-gender-reforms-benin-development-policy-financing
- Refworld (2021) United States Department of Labor’s Bureau of International Labor affairs: Findings on the worst forms of child labor
- World Bank (2021) World Data Bank: Literacy Rate, youth (ages 15-24), gender parity index (GPI) Benin https://data.worldbank.org/indicator/SE.ADT.1524.LT.FM.ZS?locations=BJ
- World Bank (2021) World Data Bank: Literacy rate Adult total (% of people and 15 and above)-Benin https://data.worldbank.org/indicator/SE.ADT.LITR.ZS?locations=BJ
- World Literacy Foundation (2018), The Impact of Illiteracy and the Impact of early Intervention
- UNESCO (2023) Institute for statistics: Education System Levels
- UN Sustainable Development Solutions Network (2022) Benin Sustainable Development Report: Pilot Baseline Report
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